Trail du Maquis

 

 

Vallée du Douctouyre : du sport, mais aussi un pan d'histoire à découvrir

 

 

Le froid ayant fait son apparition depuis quelque temps sur la région et partout en France (sans blague, vous n'aviez pas remarqué?), le grande question du week-end était : va-t-il faire aussi froid que le week-end dernier (-10°C) ou cela va-t-il s'améliorer? En tout cas si je suis les prévisions, il ne fera pas chaud.... Au moins pas besoin de prévoir les glaçons pour l'apéro.

Le Trail du Maquis, 1ère édition, ouvre la saison des épreuves nature dans l'Ariège avec un 28km pour 1100m de dénivelé positif. Les collines sont enneigées et je me prépare donc à un véritable trail blanc

 

 

 

Petit rappel historique: Pourquoi organiser ce trail au mois de février?

 

Ce n'est pas dû à un caprice d'un calendrier trop chargé mais bel et bien un choix des organisateurs!

En effet, c’est à partir de février 1939 qu’a commencé la « retirada », exode de plus de 450 000 républicains Espagnols devant l’avancée des troupes du Général Franco qui était près d’atteindre son but: renverser la deuxième et légitime République Espagnole.

Ce 12 février, quand nous lacerons nos chaussures, nous aurons une pensée émue pour ces hommes, femmes et enfants, qui ont traversé les Pyrénées, ou pour tout ceux qui ont combattu pour échapper au pire, dans des conditions climatiques extrêmes. 

 

Cette zone géographique représente donc la résistance à l’occupant mais aussi au gouvernement de Vichy. Elle s’organisa très tôt. En 1943 et 1944, à partir de ces villages, et de ces collines, de nombreuses actions seront menées par les groupes de maquisards (essentiellement Guérilleros Espagnols et Francs Tireurs Partisans Français (FTPF).

Après les combats de Vira du 9 juin 1944, la Vallée se proclamera: 

  "République libre des maquis"

En empruntant les traces des résistants et guérilleros, nous atteindront donc des points hautement symboliques, chargés d’actes de barbaries ou d’héroïsmes.

Ainsi, outre un parcours qui s'annonce costaud, superbe par les paysages traversés, il sera bel et bien historique. 

 

 

Depuis Dun (330 m), 4 sommets à gravir :

Cap de la Coume : 560 m / Cenant : 600 m / Thuriège : 530 m et Galage : 440 m 

 

 

Si la neige/glace tient, le parcours va être très piégeux vu les pentes annoncées; car le problème c'est qu'en l'absence de poudreuse ou de neige tassée à certains endroits, les plaques de verglas et les passages "en vitre" c'est pas cool du tout. Je me dis que ce sera l'occasion rêvée de tester les nouvelles Salomon Spikecross, ou alors devrais-je prendre le piolet au cas où? 

En tout cas pour profiter de la neige fraiche il faudra pas trainer en queue de peloton! Cependant nous ne sommes qu'une centaine au départ (123) donc ça devrait le faire!

 

 

CR:

Ce dimanche j'aurais bien vu un petit décalage d'une heure du départ pour pas trop galérer de nuit sur la route...mais apparemment c'est pas envisagé. Séquence Trophée Andros prévue 

Mais à ma grande et très agréable surprise, les routes ont été dégagées. Un grand soleil dans un ciel azuréen fait son apparition, la matinée s'annonce superbe! Certes les températures sont négatives (-8°C) mais pas de rafales de vent (j'ai d'ailleurs une pensée pour les collègues à Gruissan pour le Phoebus Trail organisé le même jour... rafales entre 80 et 100km/h )

 

 

 

 

 

 

 

 

Dès le départ, nous attaquons 5km de montée et là c'est la première tuile: mon tuyau d'hydratation se congèle. Je ne peux plus boire. Ce sera comme ça jusqu'à l'arrivée

Sachant que l'air froid accélère la déshydratation (en plus de limiter la souplesse des tendons et ligaments), les 3 ravitaillements sont attendus comme le messie mais malgré ça je finirai aux bords des crampes, complètement cramé.

 

 

Dans les moments durs, je laisse errer mon esprit, et les paysages magnifiques me facilitent le travail. Courir sur la neige un pur régal même si physiquement c'est crevant à la fois pour les appuis et la concentration que cela exige.

 

 

 

 

 

La vue sur les Pyrénées au sommet du Mont Thuriège, qui culmine à 540m, est fantastique. Je profite un instant de la table d'orientation. S'y déroulèrent une partie des combats du 9 juin 1944: un monument en rappelle le souvenir au pied du Mont.

Sans carburant l'allure faiblit inexorablement et je puise dans mes réserves pour rester au contact dès 40 premiers, dur dur.

 

 

Les 3 derniers kilomètres sont plats mais font appel à la résistance et au mental. J'en termine en 3h15, 29 minutes (seulement) après le 1er.? J'apprendrais que les premiers se sont perdus et ont parcouru 2 kms supplémentaires, ce qui explique le faible delta entre eux et moi. La 1ère féminine arrive 5min après moi.

Je reviens voir la feuille de résultats et découvre que je suis 37e. Bonne nouvelle ! 

 

Je suis crevé mais j'ai la banane, le parcours enneigé et sous le soleil m'a dépaysé totalement. 

Grande réussite pour cette première!