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ENFIN LE BLOG TRAIL D'ALBAN !

ENFIN LE BLOG TRAIL D'ALBAN !

LA MONTAGN'HARD 3è EDITION : FINISHER !!!

Enfin Le Blog Trail d'Alban —

LA MONTAGNE, ENCORE PLUS HARD !!!

 

2012-07-06.jpeg source: desbossesetdesbulles.com

 

 

P1070552.jpeg     Croupe du Prarion sur fond de Pointe de Platé

 

P1070559.jpeg     Le Mont Joly    

 

Et de 2 pour la Montagn'Hard (100km - 8849m D+) 

Je suis de la partie sur cette 3è édition qui se dispute le 2 et 3 Juillet 2011, au coeur du Val-Montjoie, cher à Samivel.

Pourquoi? Pour avoir vécu d'intenses moments sur le parcours, et dans ce village de Saint Nicolas de Véroce, situé au-dessus de Saint Gervais, qui ne peut laisser quiconque indifférent tant le site nous prend les tripes ! Ce village préservé est "un joyau de l'art baroque et un incomparable balcon sur le versant ouest du toit de l'europe" (Dauphiné Libéré)

Les nombreuses églises de la région ont été financées et construites sous l’égide des Hauts-Savoyards émigrés en Autriche faute de terres suffisantes à recevoir en héritage. Certains chalets sont d’ailleurs à l’origine des maisons financées par ces enfants du village pour leur hébergement quand ils revenaient voir la famille (début du 19è siècle).

 

 

Cette épreuve aspire légitimement à devenir le pendant de l'UTMB, et ceci grâce à Olivier Tribondeau, précurseur et maître d'oeuvre de la Montagn'Hard. 

 

Cette course est absolument incroyable et reste pour moi une des plus engageantes moralement et physiquement. C'est avec plaisir que je parle de tous ces moments incroyables vécus au cours de ces 25 heures d'effort. L'amateur de trail au long cours et de dénivelé que je suis est servis et je garde des souvenirs impérissables !!

 

 

Parfois dans ces trails difficiles quand j'ai un coup de moins bien, je repense à la Montagn'Hard et je me dis que j'en ai encore sous la pédale !! Et puis quel accueil à l'arrivée (merci Caro et Misty!), quelle implication des bénévoles: il faisait -5 degré en pleine nuit au Lac Jovet... bref cette 3è a été plutôt géniale et très convivial (sans orage et éclairs au sommet du Mont Joly !)

 

 

La Montagn'Hard porte bien son nom: "le seul moment où l'on se repose un peu les jambes, c'est à l'arrivée !!"

 

Les moments les plus marquants cette année sont: 

- le sommet du Prarion, 1989m (une merveille face au Mont Blanc)


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- la passerelle suspendue en contrebas du glacier de Bionnassay: vertigineux et  spectaculaire

 

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P1070581.jpeg      Belles dalles rabotées par le glacier, maintenant bien plus haut


- le col de Tricot (2120m)

 

P1070582.jpeg      Montée au col du Tricot


P1070583.jpeg      Les moutons toujours présent au col


- le petit hameau d'altitude de Miage et ses chalets en pierre

 

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     Descente du Tricot 

 

P1070600.jpeg     Les Dômes de Miage depuis les chalets de Miage (1559m)

 

- la combe d'Armancette

P1070617.jpeg     Haut de la combe d'Armancette

 

P1070620.jpeg     Combe d'Armancette

 

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- le Mont Joly, authentique pile d'assiettes que fréquentent 700 chamois !

 

P1070610.jpeg     Mont Joly depuis La Frasse

 

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- la crête du Mont Joly et sa vue panoramique sur le massif du Mont Blanc    (2525m)

 

 

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P1070652.jpeg     La crète jusqu'à l'Aiguille Croche


- le bellissime Lac Jovet, que je verrais... de nuit malheureusement !

 

 

C'est une véritable équipée sauvage, autant par ses dimension, sa technicité et son environnement. Il y a eu encore beaucoup d'abandons cette année: sur 140 partants pour le 100km, nous sommes 67 finishers.

 

 

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LE RECIT

 

AVANT COURSE


Je me suis préparé à cette épreuve beaucoup plus que l'année dernière,     où j' avais dû bifurquer sur le 90km "seulement" pour en finir dans la douleur. C'est donc prêt physiquement et mentalement que j'aborde la course.

Après une nuit courte et un réveil programmé à 3h, direction St Nicolas pour un départ de course à 5h. L'ambiance est détendue 


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L'objectif est de finir et de prendre du plaisir, la météo s'annonce superbe.

 

St Nicolas – Les Toilles - 12,5 km  (7h00)

 

Après un court brieffing, le départ est donné. Je pars prudemment, certains sont déjà sur un rythme que je trouve déraisonnable, même si les coureurs du 57km sont parmi nous. Je veux éviter le piège de se faire aspirer par les groupes de tête. Il fait frais, les jambes sont là, je monte et descends très prudemment en cherchant à m'économiser un max. J'aurais l'occasion de m'exprimer plus tard, même si l'envie d'en découdre est bien là ! Du coup je me fais doubler par un bon paquet de coureurs...

Le ravito arrive rapidement au bout de 2h. Sans s’en rendre compte, nous avons déjà grimpé 1 200 m de dénivelé…plus que 7 649 !

 

Les Toilles – Bionnassay – 10,5 km  (9h00)

 

 Direction le Prarion, au sommet des Houches. La montée, régulière au début, devient plus escarpée sur la fin. Je monte à un rythme tranquille, en veillant à ne pas me mettre en sur régime. Tous les voyants sont au vert, je discute dans la montée avec 2 coureurs et on échange nos expériences. La descente sur Bionnassay est roulante et agréable, je profite de la pause pour avaler une soupe de vermicelles et refaire le plein d'eau. Les forces et la motivation sont   là !!!

 

Bionnassay - Chalets de Miage - 7,5 km (10h58)


C’est reparti pour la montée du Col Tricot avec le glacier de Bionnassay qui nous surplombe. Le paysage est grandiose et les températures sont idéales. Après avoir franchi la fameuse passerelle et emprunté un long faux plat herbeux, nous arrivons au col.

Je plonge sur Miage, 600m plus bas.

 

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La descente est raide et rapide. J’essaie de m’économiser le plus possible les cuisses.

A Miage, cérémonial habituel : remise à niveau de l’eau, soupe, fromage et jambon italien 

Il est 11h00, ce qui est pris n’est plus à prendre et je décide de continuer sans trop m’éterniser au ravitaillement. Tant que la forme est là il faut avancer. 

 

 

Chalets de Miage – Les Contamines – 18 km (15h07)

 

Une longue portion qui va me mener aux Contamines débute. C’est près de 4h d’effort sans ravitaillement.

Une brève montée nous amène au chalet du Truc avant la descente sur le parking de la Frasse. Quelques personnes sont là avec pancartes et encouragements, ça gonfle le moral ! Je pars alors en direction de la combe d’Armancette.

Il fait chaud et la fatigue commence à se faire sentir. Je monte à un rythme régulier et arrive à la combe sans avoir trop puisé dans mes réserves. J’ai apprécié cette partie sauvage et perdue.

Je double un concurrent du 57km qui traine une entorse de cheville. 

J’arrive au refuge de Tré la Tête en bonne condition et attaque la descente technique sur les Contamines. La Combe Noire. Une descente très technique,

le large sentier étant largement défoncé et jonché de pierres de toutes tailles

et toutes formes. Parti à fond dans ce profil, je me ravise rapidement pour

éviter l'entorse.

C’est un peu long mais j’ai de bonnes jambes et arrive à bien relancer

sur le plat. Aux Conta, le contraste avec la solitude des montagnes que je

sillonne depuis ce matin est saisissante : c’est la Fête des Contamines, les gens

partout nous encouragent, nous félicitent. Un peu de repos et de ravitaillement

et je quitte la cohue pour retrouver la sérénité des sentiers.

Je suis à la mi-course, et j’ai encore de la réserve. Je suis plutôt optimiste pour la suite même si tout peut changer rapidement.

Il faut repartir et attaquer la montée du Mont Joly, environ 1 400 m de montée sans interruption.

 

Les Contamines – Les Tappes – 13,5 km (19h41)

 

Le silence s’est imposé du fait de l’effort pour maintenir un bon rythme dans cette longue montée de 1350m. La dernière partie est un mur que je monte seul. C’est dur, ça fait mal aux jambes mais j'avance. L’arrivée au sommet est un vrai bonheur.

 

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Un sommet, c’est toujours plus fort qu’un col ou un refuge : la sensation d’être au bout du bout est enivrante, la vue à 360° un plaisir supérieur. Je suis heureux d’être là. Jusqu’à présent, la course se passe sans anicroche.

Le plaisir ne fait que commencer. Cette fin de journée sera une merveille de bout en bout. Je continue ainsi par une belle descente en crête.

Les Contamines à gauche, Megève à droite avant d’attaquer un trésor caché: une descente en monotrace de 950 m de D-.

Une terre souple et adhérente, peu de pierres, pas de pièges. De nombreux virages serrés, des fleurs partout, gentianes bleues et jaunes, arnica, géraniums sauvages, …le soleil généreux. Une descente intégralement courue à fond, à vous faire péter les quadriceps  

 

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"Des comme ça, j’en voudrais une à Toulouse !"

Arrivé au ravito je me pose 20min pour faire le plein, récupérer le sac de rechange et me préparer mentalement pour la nuit qui va arriver bientôt.

 

 

Les Tappes – La Balme - 9,5 km (22h48)

 

J’arrive rapidement à Notre Dame de la Gorge. Je suis seul, beaucoup de coureurs ont

abandonné aux Conta ou ont bifurqué sur le 57km au niveau du Mont Joly.

Ici encore un gars qui me devancait depuis le départ de la course et que j'avais

remarqué à son sac aux couleurs d'Endurance Mag me souhaite bon courage, lui

n'ira pas plus loin. 

La nuit commence à tomber, il commence à faire froid et humide. J'enfile la gore-tex.

Je me sens bien et monte d’un bon pas sur un sentier raide qui me mène au Nant

Borrand. Pas une seule frontale devant ou derrière. Inconsciemment, j’avance plus

vite. Le parcours nous fait remonter pour arriver au dessus de la Balme.

Je n’avais pas regardé en détail le roadbook et ne m’attendait pas à ce détour.

C’est interminable, je commence à ressentir la fatigue: j’ai sommeil, j’en ai marre.

J'arrive tant bien que mal au ravitaillement.

L’équipe de bénévoles est au petit soin, je m’assois et boit plusieurs soupes de pates

 J’ai envie de dormir, deux lits de camps me font de l’œil derrière moi.

Mais je lutte et décide de repartir. Au prix d’un énorme effort, je ressors dans le froid

accompagné d’un autre coureur et d'une italienne, comment dire...  surprenante :

longiligne toute jambes dehors, en short très court malgré le froid, aussi vite arrivé

aussi vite repartie 

 

La Balme - Le Signal – 10,5 km (2h27) 

 

Je décide de suivre l'italienne qui trace sur un rythme de folie lors de la montée au lac

Jovet, je suis en sur-régime mais motivé à ne pas la lâcher! Je tiens 10 minutes, puis

20, puis j'explose. Elle est trop forte pour moi . C'est la 3è féminime. Elle finira

30è. Je la laisse filer et la fatigue revient, je ne fait plus attention au balisage et finis

par m'égarer. Je suis monté sur une mauvaise arête: je vois le coureur avec qui j'ai

quitté le ravito plus bas partir tout droit dans vraisemblablement la bonne direction. Je

peste un grand coup et redescend à fond, réveillé par mon erreur. Je le rejoins

quelques minutes plus tard. Je finirai la course avec lui, dans une très bonne entente

malgré la fatigue.  

 

C'est alors un chassé-croisé que nous entamons avec mon co-équipier d'un jour: je

redouble l'italienne, visiblement plus en difficulté dans les descentes qu'en montée !!

Elle nous repasse devant lors de l' ascension du col de la Fenêtre, une montée terrible

et interminable. Mais une fois la bascule réussie, la proximité du ravito me redonne

un peu d'énergie et le rythme revient. Au Signal, je suis heureux d'être là. Il est 2h30

du matin. Pas question de dormir une once cette année, je me pose 20 minutes,

me ravitaille calmement et attends mon comparse en appelant Caro pour lui annoncer

que je suis en avance sur l'horaire prévu !

On se botte alors les fesses pour se décider à quitter les lieux tellement on y est bien.

 

Le Signal – Arrivée – 17 km (6h53)

 

Les muscles répondent, mais je montre des signes de fatigue qui peu à peu limitent ma progression. Je commence à traîner un peu. Des petites douleurs, diffuses au début, se généralisent maintenant à mes deux cuisses. Tendons et ligaments couinent et se révoltent après le traitement de cheval que je viens de leur faire subir en 20h! Je m'alimente avec difficultés ce qui n'aide pas. C'est la dernière partie, le jour n'est pas loin et l'arrivée se rapproche. Je sais que je vais finir la course, pas envie de lâcher maintenant !

La montée à l’aiguille Croche, régulière au début est très raide sur la partie finale.

Je me sens un peu mieux, limite euphorique. Mais arrivé au sommet, je ressens de nouveau un gros coup de moins bien. Je pensais que le plus dur était fait et qu’il ne restait plus qu’à descendre sur l’arrivée. Mauvais calcul !

Il reste toutes les crêtes à longer, rejoindre le Mont Joly et commencer les 8 km de descente.

Je me traîne sur les crêtes, le soleil pointe son nez petit à petit, ça aide.

Le corps se réveille. Le paysage se découvre, c'est beau et très apaisant.

Allez plus qu’une longue descente et c’est fini.

J’ai du mal à courir au début, plus envie de me faire mal.

Enfin j’aperçois les premiers chalets de St Nicolas.

 

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Misty me voit  

Je retrouve des ailes et rejoins la ligne en courant. Caro et Misty

m’accompagnent, je sprinte, toujours aussi bon de terminer un ultra !!!

 


 

                          

 

 

Après course

 

J'ai mis 25h43 pour boucler le parcours.

Je termine 33è et 10è de ma catégorie. Fatigué par manque de sommeil mais pas complètement entamé sur le plan physique. Merci aux sms d'encouragements de Steph et Juju , j'espère qu'ils ne gardent pas un trop mauvais souvenir de la ballade du pic des 3 Seigneurs la semaine d'avant dans les Pyrénées...! Merci encore et toujours à Caro pour la logistique, le soutient, le support même  , c'est tellement important !

L'année prochaine, place à l'ultra trail Verbier-St Bernard, entièrement en Suisse, avec lequel la Montagn'Hard est jumelée et qui donne lieu pour l'occasion à un classement cumulé sur les 2 courses au cours de 2 années consécutives !!! 

 


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