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ENFIN LE BLOG TRAIL D'ALBAN !

ENFIN LE BLOG TRAIL D'ALBAN !

PICaPICA 2019 : Un ultra de montagne unique, un joyau pyrénéen

Enfin Le Blog Trail d'Alban —
PICaPICA 2019 : Un ultra de montagne unique, un joyau pyrénéen
109 KM avec 11500m D+ 16 Pics à plus de 2400m dont 4 à plus de 3000m d'altitude

109 KM avec 11500m D+ 16 Pics à plus de 2400m dont 4 à plus de 3000m d'altitude

4 sommets de plus de 3000m d’altitude, le Moncalm, la pique d’Estats, le pic de Verdaguer et le Pic Sulo, le parcours dépasse les frontières de la Haute-Ariège en passant par l’Andorre

4 sommets de plus de 3000m d’altitude, le Moncalm, la pique d’Estats, le pic de Verdaguer et le Pic Sulo, le parcours dépasse les frontières de la Haute-Ariège en passant par l’Andorre

Un an que j'attends ce moment !

Un an que je le redoute aussi, car le "bref" aperçu de 2018 avec 17h de course  avant que la météo ne s'en mêle m'avait convaincu de la merveilleuse folie de ce parcours avec donc un goût d'inachevé.

Je voulais à tout prix y retourner, profiter et boucler cette première édition complète de la PICaPICA qui, j'en étais sur, allait marquer tout les esprits.

C'est un pari risqué à l'heure où j'écris ces mots car dans 10 jours m'attends le Tor des Géants. La récup' ne sera pas vraiment complète mais comment pouvais-je sacrifier l'une ou l'autre de ces plus belles courses existantes en Europe ? Impossible !

La préparation a été un peu différente cette année, moins de courses mais plus d'entrainements, d'heures passées en montagnes, sur le vélo, du coup la motivation au moment d'accrocher le dossard est grande ! Malgré un doigt cassé il y a 1 mois et une inflammation d'un tendon d'Achille tout juste terminée, je retrouve Matthieu alias mattfurious quelques minutes avant le départ, sous un soleil éclatant, prêt comme jamais pour ce qui s'annonce un parcours unique, technique, aérien, bref... dantesque !

Le coureur aguerri amateur de reliefs, de passages techniques, de sentiers étroits et engagés, de descentes de pierriers que je suis va être comblé. L’engagement physique et mental sera au rendez-vous c'est certain !

Des cordes sont posées dans les 5 ou 6 passages les plus exposées, le chemin suit parfois des crêtes aériennes qui nécessitent une bonne concentration, environnement haute-montagne garantie.

TOP DÉPART ! Il faut profiter du 1er km, car c'est le seul moment roulant des 40 prochaines heures !! Le seul moment où l'on cours relâché, dans l'insouciance, complètement inconscient, avant d'attaquer les 1600m de D+ d'entrée de jeu vers la Pique d'Endron !

Le but du jeu est simple : ne pas se mettre dans le rouge d'entrée !

Par rapport à 2018, cette montée et les premiers pics se font de jour et c'est bien plus agréable et relaxant, les premiers beaux panoramas se dévoilent, ça s'annoncent bien !

PICaPICA 2019 : Un ultra de montagne unique, un joyau pyrénéen
PICaPICA 2019 : Un ultra de montagne unique, un joyau pyrénéen
PICaPICA 2019 : Un ultra de montagne unique, un joyau pyrénéen
PICaPICA 2019 : Un ultra de montagne unique, un joyau pyrénéen

Les pics et les cols entre 2600 et 2865m s'enchainent déjà : Port de l'abeille, col Tristagne, Pic de Malcaras, des montées hyper raides, pas vraiment de lacets, c'est tout droit, tant en montée qu'en descente si bien qu'on croit qu'une fois la montée terminée, on pense se relaxer un peu à la descente, grosse erreur, la descente du Malcaras est dantesque !

 

Soulcem, 1er passage 2h d'avance sur 2018... déjà 32km et 3640m de D+ en 8h24, 72è

Je suis content de moi par rapport à l'année dernière et me dis en même temps que de toute façon je vais bien le payer à un moment ! Pour l'instant je préfère en rire.

Je continue sur ma lancée et je fais une belle montée du Carraussans, 2704m sous le soleil, et porte d'entrée en Andorre. Ravitaillement à Arcalis puis magnifique parcours sur les traces de l'Euforia dels cims, c'est juste sublime. J'arrive aux premières lueurs de la nuit à la cabane Crouts où m'attends un morceau d'anthologie de la PICaPICA: le Pic de la Soucarrane, 2902m avec des passages très très aériens, du gaz à tous les étages, il faut rester calme et patient et surtout très concentré, on touche là vraiment à une technicité vue nulle part ailleurs sur un ultra. Je suis littéralement ébahi.

La descente est longue, j'ai laissé des forces et la fatigue me rattrape. Je fais plusieurs pauses pour souffler un peu.

 

Soulcem, 2è passage 67km et 7488m de D+ (oui oui vous avez bien lu !!!)

Il est 4h26 du mat' ça fait 20h26 que j'ai quitté Auzat. 55è position, je m'accorde 25min de pause et repars à l'assaut de ces fameux 4 3000m dont j'en connais 3 et dont le 4è je me serai bien abstenu de le connaitre... le Port de Sullo, 3072m

La montée au Montcalm commence dans une vallée hyper sauvage pour se finir en une boucherie de montée à 1.5km/h de moyenne dans un mur à 25% à vous tétaniser les cuisses, et les bras, puisque dans de nombreux passages on doit mettre les mains pour escalader sur une dizaine de mètres.

Mais une fois arrivé là haut, la récompense est à la hauteur et la difficulté est oubliée, le petit matin sur ces 3000m ariégeois est éblouissante.

 

PICaPICA 2019 : Un ultra de montagne unique, un joyau pyrénéen
PICaPICA 2019 : Un ultra de montagne unique, un joyau pyrénéen
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PICaPICA 2019 : Un ultra de montagne unique, un joyau pyrénéen

J'enchaine Montcalm (3077m) - Pique d'Estat (3143m) - Verdaguer (3129m) et arrive à la bifurcation pour aller chercher le 4è 3000, le Pic de Sullo (3072m) qui se fait en aller-retour et qui est beaucoup plus difficile qu'il n'y parait en regardant le profil de la course ! Beaucoup plus... vraiment !! Surtout la partie terminale, où après un mur de pierriers hyper instable, mieux vaut laisser les bâtons pour basculer en mode corde fixe et escalade. J'adore, je suis venu pour tout ça, pour toutes ces difficultés et je me régale malgré la fatigue ! Quelle ultra !! Quel joyau !!

Me voici de retour à la bifurcation après 2h30 d’aparté mémorable pour commencer la longue descente du parcours du Marathon du Montcalm où je croise énormément de monde et c'est vraiment pénible d'éviter à la fois ceux qui montent et ceux qui descendent en courant bien plus vite que moi. En même temps l'ambiance est extraordinaire et les encouragements innombrables ce qui me donnent vraiment du baume au cœur. 

La fatigue est là, 9318m de D+ dans les mollets et 28h43 sans sommeil, pour la 1ère fois je m'accorde une micro-sieste de 15min au refuge du Pinet, histoire de couper la descente en 2, laisser passer les vagues de coureurs du marathon et retrouver peut-être un peu d'énergie. Au réveil je ne parviens pas à savoir si cette pause m'a fait du bien ! Je mettrais encore 2h pour descendre à Artigues.

PICaPICA 2019 : Un ultra de montagne unique, un joyau pyrénéen
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PICaPICA 2019 : Un ultra de montagne unique, un joyau pyrénéen

Je suis dans le dur et ce qui m'attends ne me réjouis pas du tout ! La montée dantesque du Pique rouge de Bassies, versant sud. Il fait chaud, je m'arrête à tous les points d'eau et un groupe de 4 se crée, on ne se lâchera plus quasiment jusqu'à l'arrivée dans une super entente qui a fait du bien au moral.

La pente versant sud du Pique de Bassies est impressionnante, lorsqu'on atteint la Raspe, il n'y a plus de sentier mais des éboulis, du gispet puis des grandes dalles de granit rose qu'il faut franchir en escaladant jusqu'au sommet... Le paysage minéral est fascinant mais l'effort est monstrueux.

L'arrivée au sommet a un petit goût de victoire, je sais que c'est presque gagné, je connais parfaitement tout le reste du parcours et je ressens une sorte de libération et l'énergie que je croyais perdue à tout jamais revient comme par miracle !

Je suis aux anges et très heureux après cette partie Sullo-descente Artigues-montée au Pic Rouge qui a été la plus dure pour moi de toute la course et où j'ai dû allé chercher profondément en moi.

Je cours à nouveau et profite des vues incroyables de fin de journée en descendant du Pique vers le refuge de Bassies, c'est beau.

La fin de course est beaucoup plus facile, presque une formalité, et je franchis la ligne d'arrivée tant attendue à 00h46 avec mes 2 comparses du jour après 40h46 d'une sacrée épopée.

 

Cet ultra de montagne restera gravé dans ma mémoire, je suis très heureux d'avoir bouclé cette magnifique boucle, vraiment de toute beauté, de bout en bout, très exigeante, aucun temps mort, pas de transitions interminables, du brutal 109km - 11500m de D+ bref  - Une merveille pyrénéenne -

Merci à Gilles Denjean, Nahuel Passerat et à tous les fantastiques bénévoles avec mention spéciale à celles et ceux qui passent la nuit à 2800m !

Et maintenant , Place au TOR !!!!!

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