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ENFIN LE BLOG TRAIL D'ALBAN !

ENFIN LE BLOG TRAIL D'ALBAN !

Trail Verbier-Saint Bernard: "tu don, l'a couru outre en ça, en là, d'en haut, d'en bas, pendant 110 km, l'est franc cassé!"

Enfin Le Blog Trail d'Alban —

 

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Voilà ce qui devait être mon gros objectif du début d'été 2012 !!! L'ultra trail du Verbier Saint Bernard, dans sa version 110km, 7000 D+ !

Avec seulement quelques années d’existence, le TVSB est en passe de devenir une référence parmi les courses alpines, de nombreux passages à plus de  2500m, des sections de dénivelé de plus de 1000m de D+ et de D-

Le Trail Verbier St Bernard emprunte le célèbre tour du Mont-Blanc, le tour des Combins, le tour du Saint-Bernard et le tour du Val de Bagnes, bref la garantie de profiter de panoramas d'une beauté inouïe au coeur des Alpes suisses. La course traverse 8 communes, 12 villages et 5 vallées oscillant entre 700 et 2900 mètres d'altitude en plein coeur des Massifs du Mont-Blanc et des Combins. Le départ de cette 4è édition a lieu dans la célèbre station de ski de Verbier, à 1500m d'altitude.

 

4762808291_9978033d74_z.jpeg Station de Verbier


Ci-dessous la carte du Tour des Combins avec quelques passages (étape 6, 1 et 2) traversés par la boucle Verbier–St Bernard pour vous faire une petite idée de la course :

 

carte parcours fr

Retour sur une journée exceptionnelle:

La veille de la course je passe la nuit au Bunker, un ancien abri anti-atomique qui possède 4 dortoirs. Probablement la plus sûre auberge dans le monde !

La nuit est un peu mitigée, le réveil difficile à 3h30 du mat', les yeux qui piquent un peu...

Départ à 5h00 ça me laisse le temps de me préparer doucement; la fin de nuit est belle, un peu fraiche, mais la météo annonce une journée sensationnelle!

Nous sommes 304 au départ (172 à l'arrivée...), il est 5h00 quand le coup de feu retentit, c’est parti pour 25 heures de course.

Nous débutons après 500m de plat la grimpée sur le Col de la Croix de Coeur (2400m) presque 1000D+ à la fraiche sans fontale car le soleil se lève petit à petit. Objectif ne surtout pas se griller (leitmotiv= rappelles toi Emmona!), je suit donc tranquillement la longue file indienne. Ce lever de soleil est juste splendide, les montagnes se découvrent, panorama grandiose sur la massif du Mt Blanc!

 

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1er ravitaillement puis nous descendons environ 700d- pour regrimper sur le Col du Lin (1668m). On rejoint ensuite la plaine et le Levron que j'atteins 1h30 plus tard. Descente sur Sembrancher accompagné de plusieurs coureurs bien sympas, rien à signaler si ce n’est le beau temps, la joie et la bonne humeur des bénévoles et du chocolat suisse au ravitaillement !

 

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Nous regrimpons sur Champex (1473m), je cours maintenant sur des sentiers célèbrissimement connus puisque de Champex à la Fouly nous parcourons une partie de l’UTMB (à l'envers). Le sentier en sous bois est frais et vraiment sympa, revoir les fameuses sculptures taillées sur les troncs des résineux représentant des animaux (marmotte, chamois, sanglier …) me rappele des souvenirs!

J'arrive à La Fouly à 13h45, 50km parcourus et les choses sérieuses débutent.

La longue montée vers le col de la Fenêtre est magnifique, le grandiose val Ferret se dévoile, il fait chaud, je bois toutes les 10 minutes, c'est rude mais je tiens le choc, et 1300m de dénivelé positif plus tard, je découvre les premiers névés à l'abord du lac de Fenêtre (2456m), niché en plein coeur du massif, un petit paradis préservé.

 

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Je passe le col de la Fenêtre, benvenuto en Italie! Ah l'Italie, le soleil, les plages, les gelati... Euh ben non! A peine le temps de descendre qu'il faut rejoindre le mythique col du Grand St Bernard! Puis on attaque la montée au col des Chevaux (? aucun cheval n'a pu monter là c'est impossible...). 

 

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Je bascule dans la combe de Drône et attaque une descente bien technique que j'aimerais pas faire de nuit. S’en suit une longue partie plate longeant un barrage sympa mais … longue, très longue !! Qu’en est ce qu’on arrive …

Enfin j’aperçois Bourg St Pierre

Je prends une longue pause de 20′ pour manger et m'hydrater : il est quand même 20h19, mon horloge biologique me le rappelle! Bouillon encore et toujours, bananes, fruits secs, chocolat… bref tout ce que je trouve! A ce propos j’ai pris un gel et aucune barre énergétique en 15h de course .. A coté de ça j’ai déjà bu 3 litres de bouillon de pâtes, 6 litres de boisson Effinov, 5 ou 6 tranches de jambon, saucisson, gruyères … y’a des jours comme ça...

Je repars à 20h38 pour en finir avec ce parcours terrible.

Le coucher de soleil sur le Mont Blanc est grandiose, j’en oublie un peu la difficulté. Je ne croise bientôt plus personne, il y a eu beaucoup d'abandon à Bourg St Pierre. La montée jusqu’à la cabane de Mille se termine dans la nuit puisque j’arrive là haut à 23h38 avec la Gore-tex car la température a chuté à 5°. La nuit est magnifique à 2480m d'altitude seul sous le ciel étoilée, l'ambiance est magique!

 

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Je rattrape 2 coureurs et décide de faire la descente de nuit avec eux, c'est plus motivant, plus prudent et le temps passe plus vite! On avance à bon rythme. Je suis plus très frais mais d'après mes calculs je suis toujours dans les temps pour boucler la boucle en 24h.

Mais dans la partie finale avant Lourtier j'ai un énorme coup de moins bien, je laisse partir mes co équipiers, je dois m'arrêter à plusieurs reprises, reprendre mon souffle car j'ai le cardio qui ne redescend plus malgré cette descente roulante, mes yeux se ferment tout seul, j'ai envie d'aller me coucher, + problème gastrique: bref, 45 minutes de calvaire jusqu'à Lourtier.

Il est 02h20 du matin, on est dimanche, et ma tête me dit d'arrêter... 

Mentalement ça devient difficile, je suis seul face à moi-même, il faut que je reste concentré sur ma course. Je ne suis plus dans un petit groupe où on peut discuter, vivre un effort collectif. Il reste la terrible montée finale de 1300m de D+ sur 4km, soit un kilomètre vertical après 100km dans les jambes! 

Nous sommes 4 pauvres coureurs au ravitaillement, personne veut repartir.

Je me lève, je débranche et pose mon cerveau sur la table, me met en mode warrior, je suis dans le top100 de la course grâce aux nombreux abandons sur Bourg St Pierre puis la bonne grimpée sur le Col de Mille.

Je mettrais 2h38 à monter. 

A La Chaux, 2176m d'altitude, dernier pointage, je décide de pas m'arrêter.  

Je sais que c'est presque gagné! Je repars en courant plein d'enthousiasme et un début de sourire sur le visage. Comme par hasard ça va beaucoup mieux, je n'ai plus mal nul part, enfin si en fait j'ai mal vraiment partout, du petit orteil j'ai même mal quand je bouge l'oreille, mais j'ai rangé ça dans un coin de mon cerveau que j'ai laissé à Lourtier rappelez vous.

Je commence à savourer mon arrivée prôche. Je rattrape 1 puis 2 puis 5 coureurs à l'agonie. Un gars avec un drôle d'accent me demande pendant que je le double : "où est Verbier, nom d'un ch... ? il est suisse et je crois qu'il est en train d'agoniser à 2,5 km/h. Je montre du doigt les premiers chalets à 3 km ... à vol d'oiseau ... il me marmonne quelque chose puis rebaisse la tête.

J'arrive dans Verbier en 1h15 à 7km/h de moyenne depuis La Chaux; mais d'où sort toute cette énergie? Je rigole en me rappelant le final de Terminator 2 quand il se réactive grâce à son énergie de secours et reprends sa poursuite après Sarah Connor.

Il est 6h17 à Verbier, c'est pas vraiment la folie niveau ambiance et je franchis l'arche d'arrivée sous les applaudissements des 3 nombreux spectateurs courageux!

Quel joie d'avoir finit cet ultra magnifique et très exigeant. Avec en plus une ambiance et orga suisse au top. Seul regret, pas de bière à l'arrivée. Dommage, avec un plat de pâtes j'en aurait bien fait mon ptit' dèj. 

Heureux aussi parce qu'après ma bonne claque à l' Emmona ultra trail, je me suis sur-motivé pour aller au bout malgré les passages à vide.


Ce qui distingue avant tout trail et ultra trail c’est le temps de course et le fait qu’en ultra l’engagement est encore plus psychologique que physique. On se fait autant mal à la tête qu’aux jambes. Il n’est pas évident de gérer un effort de 25 heures, de surmonter l’envie de s’arrêter. A l’arrivée la satisfaction est immense. En ultra et encore plus qu’en trail le résultat est secondaire, même si être dans le top 100 d'une course où 22 nations sont représentées est quand même sympa! Etre finisher est tout simplement un pur bonheur!

 

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