Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
ENFIN LE BLOG TRAIL D'ALBAN !

ENFIN LE BLOG TRAIL D'ALBAN !

Luchon Aneto Trail : 73 km sur la Route 3404

Enfin Le Blog Trail d'Alban —
Luchon Aneto Trail : 73 km sur la Route 3404

6 jours après le mythique Vignemale, je m'attaque au Pic de Mulleres et ses 3010m à l'occasion de la première édition du Luchon Aneto Trail.

Annulé l'an passé en raison des inondations, les organisateurs ont fait carton plein cette année, avec 302 partants pour la Route 3404.

Un an jour pour jour je me rappelle que j'étais à Benasque pour une vuelta al Aneto version espagnole! J'étais revenu enchanté. La question aujourd'hui est celle de savoir si une semaine à peine après le Vignemale, les jambes vont me porter pour 73 km et 4500m de D+ pour une vuelta 100% made in Luchon !

73 km, +4500m D+ au départ du centre ville de LUCHON pour arriver jusqu’au Pic des Mulleres, sommet satellite de l’Aneto situé dans le parc national Posets-Maladeta en Espagne. Passage par le mythique et historique Port de Vénasque

73 km, +4500m D+ au départ du centre ville de LUCHON pour arriver jusqu’au Pic des Mulleres, sommet satellite de l’Aneto situé dans le parc national Posets-Maladeta en Espagne. Passage par le mythique et historique Port de Vénasque

La Route 3404 est le sentier historique reliant Bagnères-de-Luchon à Bénasque partageant le même sommet, l'Aneto. 3404 comme l’altitude du Pic de L’Aneto, plus haut sommet des Pyrénées.

Il est 5 heures... Luchon s'éveille

Il est 5 heures... Luchon s'éveille

Après une courte nuit, je pars très tranquillement, la route est longue, et le temps n'est pas de la partie. Pas de jambes lourdes, premiers soulagements !

Luchon Aneto Trail : 73 km sur la Route 3404
Luchon Aneto Trail : 73 km sur la Route 3404
Luchon Aneto Trail : 73 km sur la Route 3404
Brouillard, froid et vent. Une ascension finale hivernale, doigts gelés, escalade de blocs, appuis fuyants

Brouillard, froid et vent. Une ascension finale hivernale, doigts gelés, escalade de blocs, appuis fuyants

Comme pour le Vignemale, l'ascension se fait en aller-retour, et le premier à redescendre parait très facile ! Toujours très sympa les encouragements des uns et des autres. Je suis dans les 50 premiers et tente de pas trop puiser mais je sens que l'énergie va pas être inépuisable aujourd'hui ! Grand soulagement arrivé au Pic, les conditions sont dures, je bouge inlassablement mes doigts pour faire revenir le sang, j’ai les mains violettes et douloureuses… c’est pas bon !

35 km et 3500m de D+ avalés... comme ratio distance/dénivelé on a rarement fait mieux.

Arrive les premiers signes de fatigue dans les premiers temps de la descente, ne voulant pas poser mes mains gelés sur les rochers tout aussi gelés dont le contact est insupportable, je me retord la cheville droite. Patatra, Grosse douleur...

Je calme le jeu, perds quelques places, l'important est quand même de rentrer en un nombre minimum de morceaux ! Le froid ambiant fait son travail et anesthésie mes fibres nerveuses A-delta et C ! Je repars.

Petite partie de luge sur un névé équipé d'une corde à noeuds, je laisse la corde et hop c'est parti, mode luge, ça rappelle des souvenirs ! pour le coup je redouble 2 coureurs ayant préféré l'option corde.

Enfin le terrain redevient plus sec et moins piègeux, je relâche ma concentration et laisse aller les jambes. Je mange autant que faire se peut car le retour à Luchon c'est pas la porte à côté, et la dernière montée au Port de la Picarde (2500m) s'annonce rude.

Effectivement, j'attaque 600m de D+ en 7km, l'endroit est sauvage, magnifique et isolé, mais que c'est dur ! Je suis dans un groupe de 3 et nous montons lentement mais surement, ultimes efforts sur les derniers éboulis et les fortes pentes, puis dernier intermède jusqu'au spectaculaire Pas de l'Escalette (2396m). Je suis au point de bascule de la course.

L'endroit est magnifique, je prends le temps d'apprécier le paysage, la vue panoramique est grandissime, calme, apaisante, ça me redonne de l'énergie !

De l'énergie il va m'en falloir, 22km de descente m'attends jusqu'à Luchon !

C'est maintenant qu'il faut se lâcher.

Bonne surprise, les sensations que je pensais perdues pour cette fin de course reviennent, les jambes n'ont pas dit leur dernier mot !

Je suis heureux et lâche les chevaux. La vue sur la vallée de la Pique est incroyable, j'oublie toute fatigue (enfin je la met dans un coin du cerveau...), c'est le pied de pouvoir courir libéré, une semaine après le Vignemale, c'est inespéré, alors je ne vais pas bouder mon plaisir !

J'ai en visu un catalan qui a un très bon rythme et c'est avec lui que je cours pendant 20 kilomètres. On est à 9km/h pendant 2h30, et à 2km de la fin il décide de mettre le turbo, impossible de le rattraper, il me met 2 minutes dans la vue en 2 km ! Bravo à lui !

J'en termine repu après 12h12 de course. L'air de rien, j'ai dans les gambettes 118km et 7200m de D+ en 8 jours. Mais surtout 2 courses d'altitude et d'une technicité sans égale, 2 passages à plus de 3000m, 4 cols à plus de 2500m, des couloirs, de l'escalade, des névés, des pentes raides, des températures hivernales...

Voilà qui devrait m'amener sereinement au Grand Raid des Pyrénées fin août !

Côté chiffre je termine cette vuelta 55è/302, 21è de ma catégorie, 98 abandons tout de même. Quoi dire de plus à part bravo et merci pour cette première édition parfaite, ravito, balisage, bénévoles au top, repas d'après course, accès aux thermes, kinés, ostéos... bref La classe !

Place maintenant à ma séance préférée: LE REPOS !

La reine des Pyrénées ... par beau temps lol

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article