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ENFIN LE BLOG TRAIL D'ALBAN !

ENFIN LE BLOG TRAIL D'ALBAN !

Vuelta al Aneto : 62,3 km de course engagée en Haute Montagne

Enfin Le Blog Trail d'Alban —
Vuelta al Aneto : 62,3 km de course engagée en Haute Montagne

Suite à l'annulation du Luchon Aneto Trail à cause des dégâts subit par toute la vallée suite aux fortes intempéries de ces dernières semaines, je cherchais à rester du côté de l'Aneto et me voici donc logiquement côté espagnol, à Benasque (Huesca), la ville 100% montagne par excellence, pour un grand tour du massif de l'Aneto, avec 62,3 km et 3570m de d+, avec un parcours très varié entre zones de Haute Montagne et parcours plus roulant, dans un Parc Naturel somptueux, la Maladeta, autour du point culminant des Pyrénées. Qui dit mieux?!

Vuelta al Aneto : 62,3 km de course engagée en Haute Montagne
Vuelta al Aneto : 62,3 km de course engagée en Haute Montagne

Plus de 640 coureurs à l'assaut du Collado de Salenques, très isolé et très exposé avec un final sécurisé par des cordes, bref de la très Haute Montagne comme on en voit plus que très rarement en France malheureusement.

Prévu comme course de repère et d'entrainement en vue de l'Echappée Belle fin août, je pars sans stress, sans pression, sans reco, et sans montre !

Objectif : tenir un rythme de confort constant pendant toute la course, et ne pas finir explosé. Pari en partie réussi, puisqu'une fois le dossard épinglé, on a vite tendance à oublier les bonnes résolutions...

Je me présente donc chaud bouillant sur la ligne de départ à 8h00 ce samedi 27 juillet.

Il y a quand même près de 650 coureurs tous espagnols sauf moi ! Normal cette course est inconnue au calendrier français et c'est tant mieux !

Je fais mes premières foulées dans les ruelles historiques de Benasque, le temps est légèrement couvert, et la température parfaite mais il ne faudra pas trainé car des orages sont prévus en fin d'après-midi...

Vuelta al Aneto : 62,3 km de course engagée en Haute Montagne

ROULANT, ROULANT, ROULANT...

je pars à l'assaut de la longue montée (15km!) vers la première difficulté du jour :

le Collado de Ballibierna, 2725m d'altitude. La première partie est tout en montée mais roulante il faut donc savoir courir en montée mais pas s'enflammer ! Les sensations sont bonnes, et les jambes répondent bien, je pense que la journée va être sensationnelle!

Vuelta al Aneto : 62,3 km de course engagée en Haute Montagne
La piste se termine et on entame 6 km de sentiers techniques et là je cours plus du tout

La piste se termine et on entame 6 km de sentiers techniques et là je cours plus du tout

Vuelta al Aneto : 62,3 km de course engagée en Haute Montagne
Vuelta al Aneto : 62,3 km de course engagée en Haute Montagne
splendide ... non ?!

splendide ... non ?!

Une première grosse session de blocs tous plus instables les uns que les autres commencent: vigilance extrême. On entre dans le vif du sujet ! Les écarts commencent à se creuser et je bascule au col pour entamer une descente très fun où je peux enfin me lâcher et prendre du plaisir : on bascule dans une autre vallée. C'est tout simplement magnifique.

Vuelta al Aneto : 62,3 km de course engagée en Haute Montagne
Vuelta al Aneto : 62,3 km de course engagée en Haute Montagne
Vuelta al Aneto : 62,3 km de course engagée en Haute Montagne
Ibòn de Llauset (2192m)

Ibòn de Llauset (2192m)

Nous sommes au 22è km et toujours pas de ravito, je suis à sec mais c'est pas l'eau qui va manquer aujourd'hui, je m'arrête au détour des nombreux cours d'eau qui jalonnent le parcours: on est à 2200m d'altitude et l'eau fraîche est délicieuse!

23è km, enfin le ravito, je fais le plein total car à présent finies les plaisanteries, plus de ravito avant 20 km et on entre dans le dur à la fois techniquement et avec la chaleur qui commence à poindre.

J'entame la difficile montée au Coll' d'Angliòs (2438m), courte mais exigeante, ça devient de plus en plus sauvage niveau paysage et ça commence à me plaire sérieusement!

Un dernier effort et je découvre une superbe vallée en contre-bas du col.

Vuelta al Aneto : 62,3 km de course engagée en Haute Montagne

Nouvelle descente, 6 km où le paysage est en train de changer lentement. Une chaleur torride, en raison de l'humidité à l'intérieur des forêts.

Malheureusement je me relâche un peu trop dans cette descente remplies à l'infini de pierriers et arrive ce qui devait arriver: je me tors la cheville gauche au détour d'une mauvaise reprise d'appui et crac! Je suis arrêté instantanément par la douleur et crie un nom d'oiseau que je vous laisse deviner... j'ai trop mal mais je repars en boitillant pendant une bonne dizaine d'interminables minutes. Je me fais doubler par 3 coureurs. Bon la douleur se calme, je recommence à appuyer doucement et encore 5 minutes la machine repars ouf... j'ai eu très chaud.

J'arrive enfin à la rivière des Salenques, l'un des points les plus bas de l'épreuve à 1400 mètres, pointage de l'organisation, et j'entame à présent la longue montée au Collado de Salenques.

Vuelta al Aneto : 62,3 km de course engagée en Haute Montagne

Je suis de nouveau à sec, il fait très chaud, mais heureusement on croise tellement de rivières, cascades, que je m'arrête régulièrement pour m'arroser, boire, je peux pas vous dire combien j'ai bu au moins 3 litres facile.

La montée est vraiment rude, il faut sauter de bloc en bloc, moi j'adore ça, et à ce petit jeu je double pas mal de monde! Oubliée l'entorse. On attaque la neige, la pente est à 15%, je redeviens très prudent car là la moindre erreur et c'est la glissade assurée.

On attaque la haute montagne: névés, couloirs, glacier, cheminées... une autre dimension.

La pente est forte, il faut placer les pieds en trois quart pour trouver la bonne adhérence, et la moindre erreur et c'est 600m plus bas... la tension monte.

Bien sur j'ai pas pris les bâtons mais je ne le regrette pas car ça m'aurait gêné plus qu'autre chose.

J'arrive au col de Salenques, 2797m, après 8km extrêmement tendu physiquement et psychologiquement, à 2500m d'altitude de moyenne... Je réalise que j'ai rarement été aussi tendu en montagne que lors de cette montée hyper exposée. Je souffle intérieurement et savoure le minuscule passage du col. Les rafales de vent sont impressionnantes et je m'attarde pas trop pour basculer.

cheminement "glaciaire", col de Sallenques et début de la descente
cheminement "glaciaire", col de Sallenques et début de la descente
cheminement "glaciaire", col de Sallenques et début de la descente
cheminement "glaciaire", col de Sallenques et début de la descente
cheminement "glaciaire", col de Sallenques et début de la descente

cheminement "glaciaire", col de Sallenques et début de la descente

La descente est spectaculaire, par endroit sécurisée par des cordes fixes. Elle mélange descente dans des blocs gigantesques qu'il faut enjamber, parties enneigées que je dévale sur les fesses sans aucun contrôle, parties plates enneigées où il faut relancer fort, bref toutes les composantes du skyrunning que je vénère. Je suis aux anges malgré la très grande difficulté où plutôt grâce à elle !

Toujours pas de ravito en vue. Il faut rejoindre le refuge de la Renclusa 4 km plus loin avec encore une montée cette fois moins difficile mais toujours très pentue! Le balisage trop léger par endroit font qu'il est pas évident de trouver la bonne voie. Plusieurs erreurs nous font rebrousser chemin, je suis dans un groupe qui avance bien et qui à l'air d'avoir étudier le parcours, contrairement à moi qui découvre chaque centimètres de la course...

Vuelta al Aneto : 62,3 km de course engagée en Haute Montagne

Je descend en puisant dans mes réserves, je sens que je suis plus très loin de l'hypo car les premiers signes avant-coureurs apparaissent: fourmis dans les épaules et les bras, perte de vigilance et les pulsations cardio qui ne redescendent plus.

Encore 1 km.

3è et dernier ravitaillement, le mot de semi-autonomie prends ici tout son sens, je m'arrête 15 minutes pour bien récupérer et attaquer la dernière partie dans la meilleure forme possible.

Cette pause me fait un bien fou: 2 bananes, 250ml de boisson récup', 500ml de boisson effort, j'emmène quelques morceaux de bananes avec moi et c'est reparti.

Une nouvelle course commence: 20km où il va falloir courir et vite. Car les premiers éclairs surgissent dans le ciel déjà bien assombri depuis quelques heures. La température baisse. La partie "mental" débute.

Le parcours est "globalement" descendant car entrecoupées de quelques montées bien senties qui rappelle que cette course est vraiment sans relâche jusqu'à la fin.

La forme est revenue, je croise désormais très peu de coureurs, cours seul sur plusieurs kilomètres, traverse des rivières à gué, relance sur le bitume, vole de pierriers en pierriers, me fait refroidir par 2 averses. Je suis toujours bien, alors j'accélère sur le plat et commence à remonter un ou 2 coureurs, le niveau est relevé, je suis dans le top 100 et chaque place vaut cher car tout le monde est à fond à 13/14 km/h sur les derniers kilomètres, allez encore 4 pour moi, je donne tout, les jambes répondent et je suis en mode sprint depuis 2 kilomètres quand j'entre à nouveau dans les ruelles de Benasque.

La foule est au rendez-vous c'est fantastique, je suis complètement euphorique, je franchis l'arche d'arrivée à fond les ballons. 99è !

12h09 de course, 650 partants, 265 abandons... les chiffres parlent. C'est énorme.

Incroyable technicité que cet boucle autour de l'Aneto.

Incroyable paysages de haute montagne.

Incroyable ressources à chercher en soi en permanence.

Superbe ambiance à l'espagnole, comme toujours ai-je envie d'ajouter.

Bref tout ça est de très bon augure pour fin août, maintenant j'ai vraiment hâte d'y être !

preuve qu'on a tous vraiment tout donné !

preuve qu'on a tous vraiment tout donné !

Vuelta al Aneto : 62,3 km de course engagée en Haute Montagne

La légende dit qu'après avoir franchit l'arche, il mangeât deux choco BN, changeât de t-shirt, reprit la route seul, passa la frontière par le tunnel de l'Aragounet et arriva à 23h30 à la cabane de la Hosse près de Bagnères de Bigorre pour finir la journée de samedi autour d'un bon feu de camp, de quelques amis, et d'un bon verre dont il ne se souvient plus la contenance. (la légende dit aussi qu'avec la fatigue, il se plantât de route et passa le col d'Aspin par erreur dans le brouillard total...)

Mais P... quel Pied !

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C
Bravo Alban! Et les photos sont magnifiques!!! Repose toi bien avant le jour J, et j'espère que ta cheville va bien!<br /> Bisous des duduches!
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