ça démarre mal ce dimanche. Je suis en voiture et je trouve pas le lieu du départ. Je commence à me dire que j'ai fait 3h30
de route pour rien, ça commence à m'énerver et je tourne en rond ds le village. P... c'est pas là. Je retourne en arrière quand je croise 2 coureurs italiens qui s'échauffent. J'ouvre la fenêtre
: " c'est où pour retirer les dossards s'il vous plait? - "li dipar? ..
et là il me paragouine un truc pendant une minute puis lève le bras ds une direction.
"ok ok on reste calme.
Il est 9h45. Départ 10h. Je trouve enfin le lieu aucun panneau aucune affiche il faut traverser un pont et continuer 500m une
petite route invisible de la route principale. Je peste. Pour une épreuve de Coupe du Monde, c'est léger comme organisation...
Alors je sais, beaucoup se disent, mais pourquoi aller si loin
pour aller faire une épreuve si courte??!! Pas faux, et jusqu'au moment du départ, je me suis vraiment posé cette question en me disant que finalement ça ne valait pas le coup ... mais au final,
après l'ascension, aucun regrets, c'était génial !!
Engagement, technicité, difficulté, montagne, panoramas ...tout ce que
le trail, pour moi, doit avoir comme ingrédients !
Cette épreuve était pas prévue au calendrier mais quand j'ai appris que la 1ère manche du circuit
Skyrunning World Series initialement prévue en Russie a été annulée pour cause de problème de terrorisme dans la région du Caucase, et déplacée à Arles-sur-Tech, à 2 pas de Toulouse, pas une
hésitation possible !
Et ça c'est grâce à l'énorme investissement de Marc Villa et Corinne Favre et leur amour pour les vraies
courses de montagne, engagées, techniques, au sein de la nouvelle Fédération Française de Skyrunning. Longue vie à eux, et que la reconnaissance de ces épreuves soient aussi fortes qu'en Espagne
ou en Italie !
Il s'agit donc de faire la montée du Belmaig, un golgotha juché à 1280m.
Une très belle montée, très technique, très varié avec un petit canyon, une belle fôret et un joli mur final pour un superbe
panorama sur la vallée du Tech et le massif du Canigou.
Peu de coureurs français au départ, ça parle catalans, italiens, un russe aussi ! du beau monde, et du
lourd j'ai l'impression... Je suis pas venu faire une performance mais pour me confronter à de nombreux bons coureurs, espagnols surtout : ils sont en force : Teams Catalogne, Euskadi...
... et moi
On est une centaine au départ. C'est parti!
Après 600 mètres de bitume, on s'engage sous les frondaisons de châtaigniers. Une entame rugueuse, avant de déboucher dans une hêtraie et de rejoindre vers le
sommet les landes parfumées de genêts et les pourcentages (30 %) les plus indigestes. J'essaie de gérer mais que c'est dur! Les sensations sont pas extraordinaires, je monte mais sans
parvenir à m'arracher. Je force quand même
Résultat 59min, à des années-lumières du vainqueur, Marco de Gasperi, sans doute le meilleur en Europe sur ce type d'effort !
Je profite enfin du panorama au sommet, au gré des arrivées de tous les concurents, ravito à volonté !
La redescente se fait tous ensemble, certains envoie du lourd pour achever comme il se doit leur séance dominicale, quant à moi je redescend en compagnie d'une
coureuse et de Maurice Praxes, la légende du Canigou, à bonne allure mais sans forcer!