Diagonale des Fous 2012: Arrêtons le massacre?
Karine Herry / Abandon à Maïdo.
J’aurais envie de titrer : “la folie aurait-elle changer de camp” ?
« Nous avions quitté les organisateurs de la “Diagonale des Fous” en 2011, sur un vocable de rassurance vis à vis des 50% d’abandons, et sur “l’absence d’inquiétude à avoir concernant la distance et le dénivelé à parcourir en 2012”...
Mais lorsque 50 coureurs seulement sont arrivés après 39 heures de course du Gd Raid , avec des images de traileurs atteints dans leur corps et leur esprit, comment pourrons nous croire encore au dernier bastion censé protéger les ultratraileurs de tous leurs excès ?
Plus que jamais l’heure semble sonnée de poser les limites à nos dérives et à nos banalisations d’exploits à outrance... »
Serge Jaulin – organisateur Trail du Ventoux / réalisateur du film du GRR.
« Avec mon modeste regard d'organisateur de petit trail , je pense que le parcours de cette 20ème Diago était vraiment trop difficile, dur pour dur, ce qui à mon avis n'a aucun intérêt quel que soit le niveau des participants. Autant devant pour les vrais coureurs, très bien préparés, que pour tous les autres qui ont subis chacun à leur niveau la course par élimination. La dérive de l'Ultra à faire toujours plus dur est entrain de réduire cette activité à de la randonnée de type "on achève bien les chevaux" .
Les plus beaux parcours de cette course mythique étaient ceux de 135 à 140km ce qui était déjà ENORME.
Si les organisateurs veulent qu'elle reste mythique ils devraient revenir à de telles distances. Avec l'augmentation du niveau devant, cela rendrait à nouveau l'épreuve palpitante , alors qu'aujourd'hui les dés sont déjà jetés au volcan et permettrait à un plus grand nombre de finir.
Cette 20ème édition m'a permis de voir à nouveau une autre réalité de l'ultra, trop peu de participants ont le niveau de s'aligner sur de telle épreuve, et quand la souffrance et la douleur des participants devient de plus en plus grande au fil des kilomètres, ils s'en prennent au monde entier et en particulier aux organisateurs, alors qu'ils sont les seuls responsables de leur inscription pour souffrir sur 170 km.
Je pense que nous sommes à un tournant de cette activité , de tous côtés….soyons responsables.
En tant qu'organisateur, réfléchissons intelligemment à des parcours avec des difficultés raisonnables . En tant que pratiquants soyons humble et modeste, bien conscient de notre propre niveau, personne ne nous oblige à nous inscrire ici où ailleurs, alors après, gérons jusqu'au bout .
Arriver au bout d'un ultra complément « fracassé » et strappé de la cheville à la hanche à 3 km500 de moyenne, ce n'est pas être un héros, c'est simplement s'être trompé sur son niveau.
De part et d'autre arrêtons cette "course" au toujours plus dur , mettons tout en œuvre pour devenir (ou redevenir) de vrais coureurs .
Moins long, moins dur, mieux préparé, plus modeste ».
Humble regard d'un organisateur